3 mai 1976

Définition des fonctions et enquête sur les salaires

01 Informatique No. 382

Définir les différentes fonctions informatiques est un travail difficile et ingrat car au sein de chaque entreprise, fonctions et dénominations varient et prolifèrent. Le groupement romand de l’informatique a eu le mérite de s’attaquer à ce problème et la Commission de travail « Définition des fonctions » vient de produire un document qui devrait servir de référence tant aux entreprises qu’au personnel informatique concerné.

Les travaux du GRI, qui sont basés essentiellement sur la pratique des membres du groupe, ont été effectués parallèlement à ceux de l’Institut d’Organisation industrielle de l’EPFZ (BWI) avec lequel un contact régulier s’est établi afin d’assurer la concordance entre les définitions des fonctions rédigées en allemand et celles rédigées en français.

Toutefois le BWI qui a largement approfondi toutes les fonctions d’organisation dans son étude, a limité celle-ci aux fonctions de gestion sans aborder les fonctions plus techniques touchant aux systèmes d’exploitation des ordinateurs. Au contraire, le GRI a estimé nécessaire de distinguer d’une part les professions d’organisateur en informatique, d’analyste en informatique et de programmeur d’application, et d’autre part celles d’ingénieur de système et de programmeur de système. Les professions de responsable d’exploitation et de pupitreur sont en cours de définition.

Chaque fonction est envisagée sous un triple aspect, description générale, tâches principales, formation et qualités requises.

C’est grâce au paragraphe suffisamment détaillé des tâches principales que les entreprises et le personnel pourront véritablement cadrer les différents postes de travail. Toutefois, il faut noter que dans bien des entreprises, la même personne cumule les tâches de deux fonctions différentes. Par exemple, le plus souvent l’analyste programme lui-même son application. L’entreprise doit alors théoriquement faire primer la fonction supérieure.

Le chapitre « formation requise » reste nécessairement plus flou. Car, en dehors de la fonction d’analyste en informatique, que sanctionne aujourd’hui le nouveau diplôme de maîtrise fédérale, aucune autre fonction n’est assurée par un examen ou un diplôme. Et ceci tant pour les fonctions d’organisateur en informatique et d’ingénieur système dont la formation requise est du niveau universitaire ou « jugée équivalente » que pour celles de programmeur.

Ce travail de définition permettra peut-être d’initialiser ces nouveaux diplômes en facilitant le travail d’élaboration des connaissances nécessaires et des programmes préparatoires aux examens. On éviterait peut-être alors certaines erreurs, comme celles qui ont été commises pour la maîtrise d’analyste, où les connaissances exigées en mathématiques, par exemple, paraissent disproportionnées par rapport à leur emploi futur dans la profession d’analyste.

Le travail de définitions sera complété, et c’est là son aboutissement naturel, par une enquête sur les salaires. Cette enquête qui est en cours de préparation sera faite, noblesse oblige, par la voie des services du personnel et non par l’intermédiaire des services informatiques eux-mêmes.

Il nous paraît intéressant de signaler, qu’à l’heure actuelle les seuls éléments disponibles sur ce sujet sont fournis par la dernière enquête de l’Institut pour l’Automation et la Recherche Opérationnelle de l’Université de Fribourg. Et bien que la terminologie employée par l’Institut diffère de celle du GRI, ils donnent une idée assez bonne des salaires moyens de la profession.

Ainsi un organisateur, analyste ou chef de Centre électronique gagne en moyenne 4 129 FS par mois, un programmeur-analyste, 3 414 FS, un programmeur, 2 880 FS, un opérateur 2 572 FS et une perforatrice 1 845 FS.

Le GRI publiera-t-il aussi les résultats de son enquête sur les salaires? Ce serait certainement très utile. Il est vrai que la situation s’est beaucoup assainie depuis les années folles (1960 et début des années 1970) où la surenchère provoquait la valse des rémunérations. Aujourd’hui toutefois, les entreprises, leur personnel et tous ceux qui veulent s’orienter dans les carrières informatiques doivent connaître le cadre de ces fonctions et leurs implications financières.

Marielle Stamm