14 février 1977

Des microprocesseurs pourquoi faire?

01 Informatique No. 423

Devant un public composé presque exclusivement d’électroniciens, l’ASSPA (Association Suisse pour l’Automatisme) vient de dresser le bilan des premières années d’application industrielle des microprocesseurs en Suisse romande.

Cette confrontation d’expériences diverses a mis en relief une très grande variété d’applications des plus classiques (déjà) aux plus originales.

Ainsi le microprocesseur intégré dans la commande numérique devient l’interpréteur du langage du mécanicien ou du bobineur, contrôle les feux de trafic ou sélectionne et comptabilise l’audition des disques d’un juke-box (applications de Victor Piccand, Genève).

Par son coût modique, le microprocesseur est nettement plus avantageux dans des applications où le mini-ordinateur pourrait et est déjà envisagé. Ainsi, c’est un simple microprocesseur qui gère le fichier géographique d’une compagnie genevoise de taxis-radios. De même le produit Sisac, développé par Sen-Electronique à base d’un microprocesseur équipe des stations de scrutation de voies pour protocoler des alarmes. Jusqu’à 300 à 400 voies, son emploi est meilleur marché que celui d’un mini-ordinateur.

Dans bien des cas, le microprocesseur résout des problèmes où le mini-ordinateur ne pourrait même pas s’aventurer. C’est le cas du convertisseur bidirectionnel de code ASCII-Baudot, c’est-à-dire Telex, présenté par Captronix.

Le microprocesseur apporte aussi la fiabilité qui fait trop souvent défaut dans une logique câblée, difficile à dépanner. Chiffres et courbes en mains, la société Alcyon en a fait la démonstration avec son système de mesures de l’humidité dans des stations météorologiques. Équipées auparavant d’environ 700 circuits intégrés, ces stations étaient sujettes à un très grand nombre de pannes. Elles ont pu être réduites de manière importante grâce à l’adjonction d’un microprocesseur.

L’intérêt de ce premier bilan est qu’il fait état de produits qui sont déjà commercialisés et souvent déjà opérationnels. Sisac est utilisé par des Services industriels dans le canton. Mémoprint proposé par Sodeco et qui traite les données relatives aux conversations téléphoniques, est installé à l’hôtel international à Genève.

Cet aspect économique qui reste à prouver dans d’autres cas, ne doit pas être minimisé. Car ainsi que l’a souligné l’organisateur de la journée, G. Vuilleumier, ce n’est pas le microprocesseur qui fera vivre le produit. Il s’y intègre mais doit bien s’y faire oublier. Modestie que les informaticiens feraient bien d’emprunter aux électroniciens.

Marielle Stamm